Marcher pour penser, sentir, se recentrer : la marche thérapeutique
- Candice Verbist
- 29 avr.
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 5 jours

Il y a des pratiques simples, accessibles, presque évidentes… et pourtant incroyablement puissantes. La marche en fait partie. Ces dernières années, j’ai commencé à intégrer la marche dans certains accompagnements thérapeutiques. Pas comme un simple moment “en dehors du cabinet”, mais comme un véritable support à la parole, à l’apaisement et à la reconnexion à soi.
Je découvre avec beaucoup d’intérêt — et un certain enthousiasme — ce que cette pratique permet, à la fois dans la posture du thérapeute, et dans l’expérience vécue par la personne accompagnée.
Quand le mouvement soutient le psychisme
La marche a ceci de particulier qu’elle met le corps en mouvement, tout en laissant l’esprit libre de circuler. Il y a quelque chose de très organique, presque méditatif, dans le rythme de la marche. L’alternance des pas, la respiration qui s’installe, le paysage qui défile : tout cela semble créer un espace intérieur nouveau, plus fluide, plus ouvert.
Dans ce contexte, la parole change aussi. Moins frontale que dans le cadre d’un face-à-face classique, elle s’écoule plus naturellement. Certains silences, qui en cabinet peuvent être pesants, deviennent ici des respirations bienvenues. Le regard peut se perdre dans la nature, le corps peut exprimer ce que les mots ne disent pas encore.
Une approche en douceur, mais profonde
J’ai proposé la marche thérapeutique à certains patients pour qui le cadre du bureau semblait figer le processus. L’un d’eux m’a dit un jour : “Quand je marche, je sens que je peux avancer, même dans ma tête.” C’est exactement ça. Le déplacement physique devient métaphore d’un déplacement intérieur.
Cela ne veut pas dire que tout devient plus facile — certaines émotions peuvent surgir de façon très brute — mais l’environnement naturel, la respiration, le contact avec les éléments jouent un rôle de régulation émotionnelle fort.
Évidemment, tout cela ne s’improvise pas. Il ne s’agit pas de "faire une balade sympa". Le cadre reste thérapeutique : durée définie, confidentialité, écoute active. Mais il s’adapte. Il devient plus souple, plus vivant. On parle en marchant côte à côte, parfois en silence, parfois au rythme d’une émotion qui se dit mieux dans le mouvement.
Certains échanges prennent alors une autre dimension. Le corps et l’esprit ne sont plus séparés ; ils collaborent. Et pour beaucoup, cela change tout.
Une pratique que j’approfondis pas à pas
Comme pour l’art-thérapie, j’avance avec respect et curiosité. La marche thérapeutique n’est pas adaptée à tous ni à toutes les problématiques, mais elle offre une alternative précieuse, notamment pour les personnes anxieuses, hyperactives, ou en rupture avec leur corps.
Elle est aussi un retour à l’essentiel : mettre un pied devant l’autre, respirer, parler, ressentir… et, parfois, commencer à se réparer.