top of page

Accueillir les parcours LGBTQIA+ en thérapie : une nécessité de soin et de justice

  • Photo du rédacteur: Candice Verbist
    Candice Verbist
  • 29 avr.
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 5 jours

En tant que psychothérapeute, il me semble essentiel de le dire simplement et clairement : les personnes LGBTQIA+ méritent un espace thérapeutique sûr, respectueux, et pleinement conscient des spécificités de leurs vécus.


Si l’orientation sexuelle ou l’identité de genre ne sont pas des pathologies — cela va sans dire — les souffrances qui peuvent en découler, elles, sont bien réelles. Elles naissent souvent du regard social, des discriminations, de l’isolement, des violences symboliques ou physiques, parfois même de la famille ou du milieu médical lui-même.

Dans le cadre thérapeutique, ces blessures doivent pouvoir être dites et reconnues. Non pas comme un "problème identitaire", mais comme le poids d’une lutte silencieuse que beaucoup mènent dès l’enfance : se sentir "différent", se cacher, porter le rejet, intérioriser la honte ou le danger. Cela laisse des traces. Et c’est précisément là que le travail thérapeutique prend tout son sens.


Un espace où l’on peut respirer


La relation thérapeutique doit pouvoir offrir un souffle. Un espace de décompression, d’authenticité, où aucune partie de soi n’a besoin d’être tue, minimisée ou justifiée. Ce qui se joue là n’est pas anodin : il s’agit souvent, pour la première fois, d’être pleinement soi dans un cadre protégé, écouté sans jugement, et regardé avec bienveillance — non pas malgré ce que l’on est, mais avec ce que l’on est.

Cela implique aussi, pour le ou la thérapeute, un positionnement éthique clair. Être à l’écoute des réalités LGBTQIA+, c’est aussi accepter de se remettre en question, de continuer à apprendre, de rester attentif aux biais, aux maladresses possibles, aux normes implicites que véhicule encore notre société.


La souffrance des personnes LGBTQIA+ n’est pas seulement psychologique : elle est systémique. Il est donc important que l’espace thérapeutique ne l’invalide pas sous prétexte de neutralité. Oui, il existe des stress minoritaires. Oui, les discriminations, les exclusions, les micro-agressions laissent des traces profondes. Et non, cela ne s’efface pas par des conseils de "confiance en soi" ou de "lâcher prise".

Reconnaître cette réalité, ce n’est pas faire de la politique, c’est faire de la thérapie honnête et humaine.


Accueillir une personne LGBTQIA+ en thérapie, ce n’est pas cocher une étiquette ou “savoir gérer le sujet”. C’est comprendre que chaque parcours est unique, parfois joyeux, parfois marqué par des ruptures, du rejet, de la solitude, mais aussi par une incroyable force de vie, de créativité, de résilience.


C’est cette humanité-là qu’il faut accueillir. Sans caricature, sans condescendance, et surtout sans attentes : simplement avec la présence, la compétence, et la conscience que toute personne mérite un lieu pour être pleinement entendue, dans toutes ses dimensions.

 
 

©2020 par Candice Verbist. Créé avec Wix.com

bottom of page